Qui suis-je ?

Je ne sais pas bien qui je suis. Je suppose que cela prend une vie de savoir qui on est, peut-être même davantage. Mais, dans le civil, je suis un homme de 41 ans révolus, célibataire – et qui l’a toujours été – qui a une vie en apparence « normale » : j’ai un travail, des amis, des hobbies, un peu de famille, je pars en vacances, je regarde les infos…

A l’intérieur, je suis ravagé par un fantasme sexuel que je n’assume pas, et qui consiste à désirer être la femme dans un rapport sexuel. Attention, je ne suis pas homosexuel. Je n’ai aucune espèce d’attirance pour les hommes, alors que « la mimolle » vient vite quand je regarde une fille sexy.

Je dis « ravagé » car lorsque je me laisse aller à ce fantasme, durant mes séances masturbatoires, j’en retire ensuite un sentiment profond de honte et de dégoût. En effet, ce fantasme s’attaque à la représentation que j’ai de, en tant qu’homme. Il me fait, bien sûr, douter de ma masculinité.

Devant ce doute, l’approche thérapeutique classique de nos jours, qui consiste à « accepter », ne me paraît pas efficace. Force est de constater que même en l’acceptant, ce fantasme prend encore et toujours plus de place.

Ce fantasme m’a semblé très étrange pendant de nombreuses années, durant lesquelles j’ai crû être seul dans mon cas. En fait, il porte un nom. Plusieurs même : autogynéphilie, transvestisme, éonisme… Au delà des termes choisis, les sexologues qui s’intéressent au sujet (ils sont rares) débattent, âprement, pour comprendre de quoi il s’agit.

Et puis, en plus d’être autogynéphile, je suis aussi accro à la pornographie.

Quand vous mélangez le premier au deuxième, l’effet est détonnant, et peut bien détruire votre vie entière.

C’est pour explorer l’autogynéphilie, l’addiction à la pornographie, et les moyens d’en sortir, que j’ai monté ce blog.